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Limiter les autoroutes à 110

L'action

Passer les autoroutes françaises de 130 à 110 km/h : c'est le serpent de mer des mesures climatiques.

La désinformation est très répandue sur le chiffrage des gains d'énergie et donc d'empreinte climat d'une baisse de vitesse des voitures. Pourtant, c'est clairement une des mesures les plus faciles à mettre en place, à la fois en termes pratiques (il suffit que le gouvernement acte la chose), et en terme de confort perdu, le temps additionnel de trajet étant en général très faible en proportion d'un trajet moyen. Sans compter les gains évidents en coût du carburant.

La convention citoyenne pour le climat a proposé en 2020 une réduction de la limitation de vitesse sur les autoroutes de 130km/h à 110km/h. La proposition est détaillée ici.

Suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Agence Internationale de l'Énergie en a fait sa 1ère recommandation pour réduire nos achats de pétrole russe.

Malgré tout cela, quelle diminution de l'empreinte climat du pays une telle mesure aura-t-elle ?

Le calcul

D'après le modèle Nos Gestes Climat qui compile plusieurs sources, le gain de carburant entrainé par un passage de 130 à 110 km/h sur autoroute est de 25%.

Le nombre de kilomètres faits sur autoroutes concédées (ce qui exclut donc les "voies rapides urbaines et les routes nationales interurbaines à caractéristiques autoroutières" ainsi que les "voies express" bretonnes déjà limitées à 110) est de 97 milliards de véhicule-km. Vu l'évolution annuelle, nous tablons sur un chiffre rond de 100 milliards pour 2022. Source: onglet G1.c du tableur de la section "données" de cette publication du SDES.

Note : ces km incluent aussi probablement les camions, dont la limite est inférieure à 130 km/h déjà. Nous faisons donc l'hypothèse que dans le cadre de cette loi, on leur applique une diminution de vitesse également. Leur grand manque d'aérodynamisme doit probablement réduire la différence de vitesse nécessaire pour atteindre un grain de 25% d'énergie. Dans le calcul suivant, nous les confondons avec les voitures, même si leur consommation est bien plus élevée au km.

Considérons les données de ce tweet : il y a [70% de diesel](https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Théma - Réduction des vitesses sur les routes.pdf?page=19) pour 6 l/100km et 2,64 ⵛ/l, 30% d'essence pour 8 l/100km et 2,7 ⵛ/l (pour le CO2e, source base empreinte).

Cela nous donne 18 millions de tonnes de CO2e pour ces trajets, et le gain de la limitation de vitesse 4 millions de tonnes de CO2e. (voici le calcul, en attendant de coder cela sur publicodes (0,06×70%×2,64×100+0,08×30%×2,7×100)÷1000`).

Ce qui donne 0,7 % des 604 millions de tonnes de CO2e françaises.

Notons que tous les véhicules ne roulent pas aujourd'hui à 130. Il faut considérer la distribution des vitesses. C'est ce qui est fait dans [cette étude du Ministère de l'écologie](https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Théma - Réduction des vitesses sur les routes.pdf?page=15). Cela dit, il faut aussi considérer qu'après la limitation à 110, les véhicules ne rouleront pas tous à 110 en moyenne. Il serait bien pour clarifier cela d'étudier les vitesses des voies express bretonnes par exemple. On fait donc ici l'hypothèse de simplification, dans un premier temps, en attendant éventuellement de tirer de cette étude des conclusions plus fiables sur ce passage 130 - 110.