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Remplacer toutes les chaudières à gaz

L'action

Cette action est on ne peut plus simple : faire passer une loi et lancer une grande initiative nationale de remplacement des chaudières à gaz. Pour faire simple, nous incluons en fait tout le gaz utilisé dans les logements, cela comprend donc également les plaques de cuisson au gaz.

Les alternatives sont très matures : dans les logements les mieux isolés, une combinaison de chauffage électrique, de sobriété et de pompes à chaleur air-air peuvent remplacer le gaz pour un moindre coût. En particulier, il est évident que passer les jours les plus froids de l'année à 24° au lieu de 19 est un luxe que nous devons mettre immédiatement de côté.

Les logements les moins bien isolés doivent évidemment l'être. C'est l'objet d'une autre action.

Entre les deux, la pompe à chaleur air-eau n'est pas une solution donnée, mais elle est très efficace, car dans de nombreux cas elle peut réutiliser les canalisations et parfois les chauffages en fonte qui diffusent déjà la chaleur de l'eau chauffée par la chaudière à gaz. La pompe à chaleur chauffe l'eau à une température plus faible que la chaudière au gaz : ainsi souvent, elle doit être combinée à des travaux d'isolation pour que la surface de diffusion disponible suffise à chauffer la pièce à 19°.

Enfin, n'oublions pas les réseaux de chaleur urbains, qui se déploient comme on peut le voir sur France chaleur urbaine.

Dans une certaines mesure, n'oublions pas non plus le biogaz : il pourra être utile pour ne pas remplacer une minorité des équipements gaz. Mais il y a fort à parier qu'il soit surtout utile dans l'industrie. Il est en tout cas impossible que le biogaz remplace le gaz fossile en France, sauf à diviser par deux notre production alimentaire, pour faire pousser du maïs énergétique, comme c'est déjà le cas en Allemagne.

En termes politiques, notons que la mesure d'interdiction des nouvelles chaudières à gaz ne suffit pas : comme d'habitude, et en particulier dans le logement, le rythme de renouvellement du parc, de 1 % en ordre de grandeur, ne suffit absolument pas à répondre à l'urgence climatique.

Enfin, l'évolution de l'empreinte climat d'un kWh de gaz inquiète de plus en plus : nombres de nouvelles études ont documenté les massives fuites de méthanes de l'extraction de gaz. L'empreinte du gaz a donc été très certainement sous-estimée par le passé, et l'est toujours.

Le calcul

Le modèle d'empreinte carbone individuelle Nos Gestes Climat donne la répartition statistique de l'empreinte des différents moyens de chauffer son logement.

Le gaz représente 1021 kgCO2e plus 76 de GPL (gaz hors réseau, avec livraison dans une citerne par un camion) sur un total de 1659, soit 66 % de l'empreinte. Oui, c'est colossal.

L'empreinte du chauffage du logement est elle-même 1659 kgCO2e d'un total d'environ 9 tonnes, soit 18 %, ce qui porte le total de cette action à 11,9 %.

Notons finalement que les émissions du gaz sont régulièrement critiquées comme étant sous-évaluées, car des fuites massives de méthane sont de plus en plus scrutées dans l'extraction du gaz dans les gisements.